Un quart de siècle, que le Cacanadien de Mourial n'a pas gagné la Coupe Stanley. Et une Coupe dans les 32 dernières années. Pas fort ! Très ordinaire ! Pas mieux que la plupart des autres équipes de la Ligue Nationale de hockey. Il est bien loin le temps des dynasties et des Glorieux ! À ce rythme là, la CHnoutte n'en remportera pas une tonne d'ici 2100 ! Pas de quoi pavoiser et se péter les bretelles pour les fefans... Qui nous rabâchent pourtant toujours les oreilles avec leur ancienne histoire des 24 Coupes Stanley des CHieux. Revenez-en, c'est terminée cette époque-là. C'est maintenant la médiocrité qui est la norme pour les CHaudrons moronréalaids. Du hockey minable...
Oui le torCHon est devenu un club quelconque depuis qu'il n'a plus, comme dans les années 1950 jusqu'à la fin de la décennie '70, les avantages injustes qui lui permettaient de dominer la Ligue. En ces temps-là, le CHiendent avait plus d'argent que les autres concessions de la LNH, ce qui le rendait capable de se payer un Jean Béliveau ou d'autres joueurs de calibre supérieur. Il avait aussi les moyens financiers pour se doter un système de recrutement et des dépisteurs qui faisaient une bonne différence pour bâtir un club solide. Grâce au favoritisme des autorités de la Ligue à son endroit, le Caca avait sa chasse gardée pour puiser dans le bassin des joueurs québécois. Il avait en effet une vaste zone protégée autour de MortYial, où les autres clubs ne pouvaient aller pour repêcher des hockeyeurs, là où se trouvait d'ailleurs les meilleurs talents de toute l'Amérique. Depuis que les règlements sont plus équitables pour tous et qu'il y a un plafond salarial, ça va moins bien pour les Cannes à CHiens... Idem depuis que l'abondante source des valeureux hockeyeurs québécois s'est tarie... En se défonçant et en s'arrachant le coeur pour l'honneur de la race et du Canadien, ce sont eux qui poussaient l'équipe au sommet...
C'était encore plus vrai en séries éliminatoires. Les vedettes de la Sainte Flanelle portaient le club sur leurs épaules et faisaient flèche de tout bois. Aujourd'hui, on est loin de cette époque bénie avec des gros contractants frileux comme Max Pacioretty et Scary Price, pour qui c'est trop forçant et trop dangereux quand vient le temps du hockey physiquement exigeant des séries Stanley... Une des dernières vraies étoiles des Canailliens, Guy Lafleur, les a d'ailleurs justement dénoncés pour leur manque de nerf et d'intensité lors des dernières séries. Des vrais de vrais comme Lafleur, il n'y en a plus chez les CHieux de la métropauvre.
Les vieux fefans de 65 ans et plus se rappellent qu'il n'y a pas si longtemps, avant l'arrivée de beaucoup d'Européens et d'Américains dans la LNH, le CH alignait, à chaque saison, de 65 à 80% de fiers joueurs Québécois pour défendre l'honneur et la réputation glorieuse du club. De la dynastie des années '50 jusqu'à la conquête de la dernière Coupe Stanley (ce sera vraiment la dernière) en 1993, on pouvait presque toujours retrouver dans l'équipe : une douzaine de Québécois francophones; deux ou trois Québécois anglophones; quatre ou cinq voisins Ontariens et un ou deux gars de l'ouest canadien. C'était assez facile de créer l'unité au sein de la formation. Il n'y avait pas beaucoup de cliques dans l'équipe. Les joueurs pouvaient facilement s'identifier à leurs exigeants partisans, à la ville, à la province, au pays tout entier. Ils jouaient pendant plusieurs années ensemble, allaient à la guerre ensemble, ne comptaient pas les blessures, en venaient à former une famille. Ils étaient dédiés à la cause du club et ils étaient orgueilleusement déterminés à faire l'impossible pour continuer la tradition gagnante du CH.
En regardant le film de Gilles Groulx (UN JEU SI SIMPLE, 1964) sur le site de l'Office National du Film (http://www.onf.ca/film/Un_jeu_si_simple), on prend conscience de tout ce que ça signifiait, à cette époque, de jouer pour le Canadien de Montréal. La passion des foules, assistant aux parties à l'ancien forum, n'était pas moins forte que celle qui survolte les fefans d'aujourd'hui puisque les gens pouvaient s'identifier encore plus à un CH composé très majoritairement de joueurs issus de leur peuple, de leurs familles, tricotées serrées. Excités, euphoriques après les buts ou les beaux jeux de leurs p'tits gars; debout ou assis sur le bout de leur siège; criant, gesticulant ou grimaçant de peur; fâchés contre les arbitres ou les méchants de l'équipe ennemie, les membres de ce public, mordu de hockey et surtout du bleu, blanc, rouge, avaient l'impression qu'ils étaient sur la patinoire et forçaient ou fonçaient avec ses favoris. Tout au long des matchs, en voyant toute la gamme des émotions défiler sur les visages de ces partisans et de ces partisanes enragés de la Sainte Flanelle, on peut comparer ce phénomène d'envoûtement à celui qui caractérisait les foules assistant à des galas de lutte. Sauf que lorsqu'il y avait du sang sur la glace, c'était du vrai. Pas du ketchup comme dans les arènes de lutte...
Les amateurs de hockey de ce temps-là, où il n'y avait que six équipes dans la Ligue, en venaient à bien connaître les joueurs des clubs adverses. Les rivalités étaient plus intenses. Le jeu ressemblait à celui pratiqué aujourd'hui, sauf que, de nos jours, les hockeyeurs sont plus et mieux entraînés, leur salaire a explosé, ils jouent dans des bâtisses "high tech" valant des fortunes, l'équipement et les techniques ont été améliorés. Surtout en ce qui concerne les gardiens de buts. Si beaucoup de joueurs ont encore le feu sacré, la plupart traitent leur métier comme une business et vendent leurs services aux plus offrants. Si ça ne fait pas ici, se disent-ils souvent, ça fera ailleurs... Autrefois, on était plus attaché à son club, on se battait pour lui, avec un esprit de sacrifice, malgré la souffrance. Par exemple, dans le film de Groulx, Boum Boum Geoffrion énumère la longue liste des blessures qui l'ont affligé durant sa carrière. Il s'est fait briser des membres et des articulations, a eu le nez cassé à neuf reprises et ses plaies nombreuses ont nécessité pas moins de 200 points de suture. On voit aussi Lou Fontinato se casser le cou en étant frappé par un joueur adverse. Il a survécu à l'accident, mais, devenu infirme, il a dû mettre un terme à sa carrière.
Longtemps après cette époque héroïque, le sujet de la présence de Québécois francophones au sein de l'alignement des CanaCHiens, soulève moins les passions. L'évidence statistique est implacable : les joueurs Québécois francophones sont de moins en moins nombreux dans la NHL et qu'ils sont maintenant éparpillés parmi 31 clubs. Impossible de revoir comme autrefois un CH à 60 ou 80% de gars venant du Québec. Certes, il pourrait actuellement y en avoir plus, mais depuis que Trevor Timmins est en charge du repêchage pour les CHieux, il a jeté son dévolu sur les jeunes Américains... Sans compter que les joueurs autonomes Québécois n'osent pas signer pour la CHiasse à cause des fefans bipolaires, des problèmes de fiscalité, de taxes, et de journalistes-espions-toujours-rendus-dans-ton-fond-de-culotte. Oui, j'imagine que, parfois, les vieux fefans du CH sont nostalgiques en ressassant leurs souvenirs du bon vieux temps. Du temps du Canadien canadien, vaillant et gagnant. Pas du Canadien étranger, errant et perdant des vingt-cinq dernières années... "A team without courage"...